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                                    Déclaration de FORSEM

                  Non à l’acharnement judiciaire contre Karim Tabbou
                    Pour la libération de tous les détenus d’opinion.

     C’est avec une grande colère et inquiétude que nous avons appris la condamnation de Karim Tabbou à un an de prison ferme par la Cour d’appel de Ruisseau à Alger le 24 mars dernier, alors même que sa famille ainsi que des millions d’Algériens attendaient avec impatience sa libération le jeudi 26 mars.

     Ce procès expéditif s’est tenu en violation de toutes les garanties procédurales, à commencer par le droit à l’information puisque ce procès est programmé sans que le prévenu, sa famille, ses avocats n’en soient informés. Poursuivi en dépit de l’état de santé critique de Tabbou, victime d’un malaise (avec convulsions et paralysie faciale), qui l’a contraint à quitter précipitamment l’audience, pendant que le juge a maintenu le déroulement du procès faisant ainsi fi des contestations des avocats qui ont demandé instamment le report du procès. Une formation de jugement en appel a rendu un arrêt sans la présence du prévenu et celle de ses avocats et dans l’irrespect flagrant des délais de procédure, c'est-à-dire un jugement sans procès, c’est tout simplement inédit dans les annales judiciaires algériennes !

     Manifestement tout est permis, même ce qui est interdit par la loi, pour condamner à tout prix Karim Tabbou, homme libre, mais révolté, homme politique digne et courageux, victime d’un acharnement judiciaire inouï depuis son arrestation le 12 septembre 2019. Son interpellation, d’abord, s’apparente à un véritable enlèvement, et sa condamnation, ensuite, pour « entreprise de démoralisation de l’Armée » ne repose sur aucun fondement juridique. Remis en liberté conditionnelle le 25 septembre 2019, puis arrêté le lendemain même avec placement en isolement dans l’enceinte de la prison, il est, enfin, condamné en mars dernier à un an de prison dont six mois fermes.

     Pendant que le peuple algérien est préoccupé au plus haut point par la terrible pandémie, plus que jamais inquiétante, et aux moyens d’y faire face, la justice en a profité pour organiser un simulacre de procès, alors que l’état de santé de Karim Tabbou inquiète. Qui plus est, elle a requis deux ans de prison contre Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), placé sous mandat de dépôt le journaliste Khaled Drareni et prolongé les détentions et jugements de dizaines de militants emprisonnés pour leurs opinions ou positions politiques. Nous ne pouvons accepter que la justice algérienne soit ainsi grossièrement instrumentalisée et que le régime puisse tirer parti de cette crise sanitaire angoissante en manipulant la justice.

     Solidaires avec le peuple algérien, mobilisé depuis plus d’un an pour défendre sa souveraineté, ses libertés et exiger l’édification d’un État de droit, nous représentants des organisations signataires attachés au respect des libertés démocratiques partout dans le monde, nous nous adressons solennellement à vous, Monsieur l’Ambassadeur, et, à travers vous, aux autorités algériennes, pour qu’elles mettent fin à cet arbitraire par la libération immédiate et inconditionnelle de Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui et tous les détenus politiques et d’opinion…

   Organisations signataires :

- Ligue des droits de l’Homme, Rhône,
- Collectif des Algériens de Grenoble,
- Collectif des Algériens de France (CAF),
- Riposte Internationale, Paris,
- Forum de solidarité euroméditerranéenne (Forsem)
- La libre-pensée, Rhône,
- Groupe de réflexion et d'action (GRAM) et Agir pour l'Égalité,
- L’association Tamurt,
- Ensemble! 69,
- Parti Ouvrier Indépendant (POI)
- France insoumise Lyon,
- Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA),
- Fédération de l’Isère de la Libre Pensée

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